L’histoire du nucléaire en Italie commence dans les années 70 avec Plan Nucléaire Italien.
En 1975 on assiste à la création d’un plan énergétique qui prévoyait la construction de 8 centrales nucléaires. Mais, après l’accident de Tchernobyl en 1986 et la relative contamination avec la nuage radioactive, il est né un fort mouvement de protestation (en France pas d’alarmisme) . C’est pour cela qu’un an après le drame de Tchernobyl, en Novembre 1987, on assiste au référendum abrogatif après lequel l’Italie bannisse les centrales nucléaires de son territoire. Après ce référendum où l’abandon du nucléaire a été largement plébiscité par la population (70%), les dernières centrales ont disparu du paysage transalpin. Les années 1990 confortent ce choix car les cours du pétrole ne justifiaient pas de changement de stratégie d’énergie, l’Italie poursuit donc sa production sans nucléaire. L’Italie utilisait alors un mélange de pétrole et de gaz pour fournir le pays en électricité. Mais dans cette manière là le pays ne peut pas satisfaire sa consommation car ses raffineries ne sont pas assez nombreuses. Elle est donc obligée d’importer près de 85% de son énergie de l’étranger et tout particulièrement de la France pour l’électricité mais aussi de la Libye qui lui fournit son gaz et son pétrole.
Pourtant, face à la flambée des cours du pétrole et du gaz depuis 2006, la facture énergétique s’est fait plus lourdement ressentir. De plus, les engagements européens de 2007 pour une diminution des gaz à effets de serre ont poussé le Gouvernement à une réévaluation du cas nucléaire. La société Enel, équivalente d’EDF en France, a d’ailleurs milité en ce sens. Tout se déroule sans heurts dans le processus de retour de l’énergie nucléaire.
C’est pour cette raison que en Avril 2011 : programme de réintroduction du nucléaire, énergie abandonnée en 1987 conformément à ce qu'avaient décidé les participants au référendum de Novembre 1987.
Le nucléaire est un projet phare de l’ancien chef du gouvernement Berlusconi, annoncé dès son retour au pouvoir en 2008 et destiné à réduire la dépendance énergétique de l'Italie. Le projet prévoit de construire quatre centrales nucléaires de 2013 à 2018.
Il est bien de souligner que, face à ce programme de réintroduction du nucléaire, les associations de défense de l’environnement n’ont pas de réactions virulentes, les Verts qui ne sont plus représentés au Parlement, restent muets. Même les traditionnels défenseurs écologiques italiens "Legambiente" et "Greenpeace Italia" ont renoncé à toute campagne contre ce décret.
Mais la catastrophe de Fukushima, au Japon fait qu’ en Juin 2011 le Gouvernement doit affronter la fin définitive du nucléaire. En effet, trois mois après cet accident, les Italiens ont définitivement dit adieu, par référendum, au retour à l'énergie nucléaire, un nouveau coup d'arrêt donné à l'atome en Europe.
Le référendum ne porte plus sur la suppression du programme nucléaire, mais sur un article de la loi y mettant fin tout en n'excluant pas explicitement l'atome de la future stratégie énergétique.
Cette interprétation juridique des promoteurs du référendum, contre laquelle le Gouvernement avait déposé un recours, a été validée par la Cour de cassation et la Cour constitutionnelle.
Le Gouvernement italien, qui s'était fixé pour objectif de couvrir d'ici à 2030 un quart de ses besoins en électricité grâce au nucléaire, va donc devoir plancher sur une nouvelle stratégie énergétique, fondée, entre autres, sur les énergies renouvelables.
L’Italie reste donc anti-nucléaire depuis l’épisode tragique de Tchernobyl en 1986 et le sujet est encore sensible. D’ailleurs, les Pouilles et la Sardaigne, par décret territorial, ont adopté des lois pour interdire la construction de centrales sur leurs sols. En 2003, le projet d’installer un dépôt de déchets radioactifs à Scanzano Ionico en Basilicate avait soulevé l’indignation générale.
De son côté, le président de l’Agence nationale pour la sécurité nucléaire italienne affirmait à ce propos : "J'expliquerai aux Italiens qu'on peut construire des centrales en toute sécurité et qu'il n'est pas juste d'avoir peur" ajoutant même qu’il en allait de l’intérêt national. "Sans l'atome, l'Italie est condamnée à dépérir," sous-entendant que le pays resterait dans une dépendance énergétique suicidaire. On assure au sommet du pouvoir que ce choix reste raisonnable malgré les risques naturels présents en Italie.
l’Italie a toujours investi dans le nucléaire
Malgré le non au référendum de Juin 2011, il faut souligner que l’ Italie a toujours investi dans le nucléaire, pas seulement en France. En effet depuis la privatisation du 1999, Enel a conclu un certain nombre d'accords internationaux et prises de participations majoritaires dans plusieurs pays.
En Slovaquie, en Grèce, en Espagne où en janvier 2002, ENEL rachète pour 1,87 milliard d'euros, la société Viesgo, filiale d'Endesa et cinquième électricien espagnol, en Belgique, en Turquie, en Bulgarie, en Roumanie, en Russie, aux Etats Unis et au Canada, au Chili, au Panama, au Costa Rica, au Nicaragua, au El Salvador, au Guatemala et au Brésil.